@AveMaria44 Au plan ecclésial ( car aux plans personnel et moral nous sommes tous concernés hélas parfois par ces actes peccamineux de la chair ), les fauteurs d'"inimitiés", de "querelles", de "jalousies", d'"animosités", de "disputes", de "divisions", et de "SECTES", pour reprendre les termes mêmes de Saint Paul, ne sont pas que les modernistes et les libéraux. Ce sont aussi, entre autres, tous ceux qui de fait, contre l'autorité du Magistère, s'érigent en juges et en sûrs anathématisateurs de l'enseignement magistériel d'un Concile général et des derniers papes; ce sont ceux qui sous prétexte d'un désaccord doctrinal profond s'autorisent à caricaturer, à déformer et à diffamer la pensée de l'Eglise conciliaire et post-conciliaire, ajoutant de la division traditionaliste à la division moderniste et libérale; ce sont ceux qui portent des jugements téméraires gravissimes non seulement sur des actes des Pasteurs suprêmes de l'Eglise mais aussi sur leurs personnes.
Ma citation de ces versets de l'épître aux Galates venant répondre à votre citation de ce verset de la 2e épître aux Corinthiens, prouve encore s'il en était besoin que l'on peut souvent faire dire ce que l'on veut à l'Ecriture en fonction de son idéologie et de ses passions, en citant un passage isolément. Raison pour laquelle soit dit en passant les protestants sont si divisés théologiquement.
Il n'est pas possible d'être catholique romain en se rebellant contre l'autorité disciplinaire et magistérielle de l'Eglise.
« Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle ». Je crois fermement de foi catholique certaine que le Seigneur n’a pas pu permettre que son Eglise soit laissée sans Pasteurs suprêmes pendant des décennies (opinion sédévacantiste) ou que les derniers Successeurs de St Pierre pussent avoir empoisonné spirituellement les baptisés catholiques par leurs actes de magistère en matière de foi et de morale et par leurs décrets liturgiques et sacramentels (opinion de la FSSPX).
Tous ceux qui s'opposent à l'autorité de l'Eglise et à ses Pasteurs suprêmes en matière de foi, de morale et de discipline finissent par se désagréger en moult .... sectes ou groupes sectaires plus ou moins importants, comme on peut d'ailleurs le constater s'agissant de la mouvance anticonciliaire.
Les possibles erreurs pratiques, pastorales, disciplinaires ou politiques des Papes, les possibles opinions personnelles erronées de Papes et même le caractère discutable, à un certain degré et sous un certain rapport, de certains passages d’Actes du Magistère ( et ce pas uniquement pour les Actes conciliaires et postconciliaire de Vatican II mais aussi pour d'autres du passé ancien, par ex. certaines propositions du Concile de Florence, comme
l’a récemment avancé un Mgr Schneider, quoi que l’on pense de l’ensemble de son propos critiquable ), ne peuvent justifier d’après la Foi catholique pour tout catholique digne de ce nom et quoi qu’en dise la mouvance anticonciliaire, quelque rébellion, ouverte ou larvée, contre l’autorité de l’Eglise, même sous de très pieux prétextes, lesquels finissent à terme fatalement par être liés à l’esprit d’orgueil aveugle sous l’influence de Satan.
Je conclurai en
citant ces paroles récentes du cardinal Burke :
« L’Eglise a toujours fait (la différence) entre les paroles de l’homme qui est pape et les paroles du pape en tant que vicaire du Christ sur terre. Au Moyen Age, l’Eglise parlait des deux corps du pape : le corps de l’homme et le corps du vicaire du Christ. (...)
Dans les temps récents, l’Eglise n’a pas eu l’habitude d’un pontife romain parlant publiquement de manière familière. En fait, on a toujours pris grand soin de faire ce qui était nécessaire pour que toute parole publiée du pape soit clairement en accord avec le magistère. Il y a quelques mois, je parlais avec un cardinal qui, jeune prélat, avait étroitement collaboré avec le bienheureux pape Paul VI. Paul VI était un prédicateur doué qui parlait souvent sans texte préparé. Ses sermons étaient par la suite retranscrits en vue de leur publication, mais le Paul VI ne permettait jamais la publication d’un de ses sermons sans étudier à fond le texte imprimé. Ainsi qu’il le dit au jeune prélat, je suis le vicaire du Christ sur terre, et j’ai la très grave responsabilité de vérifier qu’aucune de mes paroles puisse être interprétée de manière contraire à l’enseignement de l’Eglise.
Le pape François a choisi de parler souvent en son premier corps, le corps de l’homme qui est pape. En fait, même dans des documents qui par le passé ont constitué un enseignement plus solennel, il affirme clairement qu’il ne propose pas un enseignement magistériel mais sa propre pensée. Mais ceux qui ont l’habitude d’une manière de parler différente de la part du pape voudraient que chacune de ses déclarations fasse d’une certaine manière partie du magistère. Faire cela est contraire à la raison, contraire à ce que l’Eglise a toujours tenu. Il est tout simplement erroné et dommageable pour l’Eglise de recevoir chaque déclaration du Saint-Père comme l’expression d’un enseignement pontifical ou du magistère. »
Faire la distinction entre les deux types de discours du pontife romain n’est en aucune façon le signe d’un manque de respect à l’égard de l’office pétrinien. Il s’agit encore moins d’une inimitié à l’égard du pape François. En fait, et au contraire, c’est faire preuve du plus grand respect à l’égard de l’office pétrinien et de l’homme auquel Notre Seigneur l’a confié. Sans cette distinction, nous pourrions facilement perdre le respect de la papauté ou être conduits à penser que, si nous ne sommes pas en accord avec les opinions personnelles de l’homme qui est le pontife romain, il nous faudrait rompre la communion avec l’Eglise. »